Julie Serre et Amandine Clavel, passionnées de sport et membres du club de boules de Beaumont-lès-Valence, nous partagent leur parcours, leurs histoires, et nous offrent un éclairage sur la boule lyonnaise, un sport aussi technique que convivial, encore méconnu du grand public.

Qu’est-ce que la boule lyonnaise ?

La boule lyonnaise, aussi appelée "la longue", est un sport de boules traditionnel qui se distingue par son terrain bien plus long que celui de la pétanque et par son côté physique. Ici, les joueurs lancent leurs boules après une course d’élan, ce qui apporte dynamisme et spectacle à chaque partie. L’objectif est simple en apparence : placer ses boules le plus près possible du but, ou tenter de déloger celles de l’adversaire. Mais la pratique demande une vraie stratégie, beaucoup de précision et une bonne dose d’endurance, car les parties peuvent durer plusieurs heures. Pratiquée en individuel ou en équipe, la boule lyonnaise est un sport complet, convivial et ancré dans la culture de nombreuses régions françaises.

Point technique

Le club de Beaumont-lès-Valence fait partie du secteur des Monts du Matin, regroupant les clubs et licencié·es de plusieurs communes du secteur. Parfois, pour les tournois, on s’associe avec un·e autre joueur·se du secteur pour pouvoir concourir.

Il y a deux types d’inscription : on est sociétaire du club ou licencié·e de la fédération pour pouvoir participer aux compétitions.

Au total, le club compte 35 licencié·es et 35 sociétaires. À Alixan, où est licenciée Amandine, le club est plus grand : 70 licencié·es et 150 sociétaires

Amandine: de la pétanque à aux boules lyonnaises

Je joue à la longue (boules lyonnaises) tous les week-ends depuis 5 ou 6 ans, et à la pétanque depuis 15 ans ! La pétanque, c’est une histoire de famille. Toute ma famille y joue, c’est même comme ça que j’ai rencontré mon mari. Quand on a déménagé dans la Drôme, on a décidé de commencer à jouer aux boules lyonnaises.

Je suis dans l’équipe d’Alixan, c’est un grand club mais avec une ambiance très familiale. La culture de la boule lyonnaise est beaucoup plus présente dans la Drôme qu’en Savoie, où il y a moins de clubs.

Tous les week-ends, c’est compétition. C’est vraiment une passion.

J’ai, à ce jour, 7 qualifications au championnat de France, et cette saison, 3 qualifications (en simple, en double et en triple).

Le club d’Alixan fête ses 70 ans cette année, et on le fêtera au championnat de France !

Julie: Une histoire de famille à Beaumont-lès-Valence

J’ai grandi à Beaumont, ma mère était pompier à Beaumont, j’ai Beaumont dans le sang !

Je suis aujourd’hui adjointe enfance-jeunesse à Boffres mais je continue à jouer à Beaumont-lès-Valence, mon club de cœur.

Quand j’étais enfant, je jouais au foot, et en 2013, pour des raisons de santé, je ne pouvais plus pratiquer ce sport que j’aimais. Triste de ce diagnostic, mon père, alors vice- président du club de boules lyonnaises à Beaumont, m’a conseillé d’essayer. Au début sans grande conviction, je me suis essayée à ce sport que je considérais comme un « sport de vieux »… J’ai tout de suite accroché !

Loin du cliché que j’avais au départ, j’ai découvert un vrai sport de précision, de réflexion et de convivialité.

Aujourd’hui, je suis toujours licenciée à Beaumont, même si j’ai déménagé en 2017 par amour.

Avec ma femme, on a fait des compétitions ensemble et nous nous sommes même qualifiées au championnat de France.Elle a arrêté à la venue de notre enfant.

J’ai commencé la lyonnaise en 2014 et j’ai même été présidente du club pendant un an. Je suis extrêmement engagée pour le club.

Je suis à 8 qualifications au championnat de France et une qualification au Trophée de France (aujourd’hui championnat de France en double mixte). Cette saison, j’ai 2 qualifications : une en double et une en triple féminin.

Je remercie sincèrement les copains de Beaumont de participer à mon entraînement le mercredi.

Un programme intense cet été

Ça fait des années qu’on se connaît et 3 saisons (les saisons vont de septembre à septembre dans ce sport) qu’on joue en binôme. Et c’est la première fois qu’on se qualifie ensemble !

Le championnat de France se déroule la semaine prochaine à Saint-Chef, à côté de Bourgoin-Jallieu.

Les dates des championnats de France
• En double : 5-6 juillet à Saint-Chef (38)
• En triple : 18-19-20 juillet à Dardilly (69)
• En simple : 30-31 août à Laudun-l’Ardoise (30)

Le Bar Bellimontis a fait une tombola pour nous aider à financer nos tenues et le voyage.

Le club de Beaumont-lès-Valence

L’histoire du club remonte à loin. Monsieur Seillaret, qui avait fondé la société de boules de Beaumont, avait participé au championnat de France quadrette en 1933, où son équipe s’était inclinée en quart de finale.

À cette époque, les statuts officiels des clubs n’existaient pas encore, ce qui rend difficile de déterminer une date de création exacte. On estime cependant que la société a probablement vu le jour juste après la Première Guerre mondiale, quelque part entre 1920 et 1925 — mais cela reste incertain.

Le doyen, Jean Blachier, âgé de 94 ans, joue encore avec nous tous les mercredis.

Pour découvrir ce sport à Beaumont

Vous pouvez passer tous les mercredis après-midi pour assister aux entraînements. Sinon, rendez-vous sur la page Facebook (amicale boules Beaumont les Valence) avec les dates des concours ouverts à tous. Si vous souhaitez découvrir le sport, vous êtes les bienvenus, même sans licence!

Pourquoi ce sport n’est pas un sport de vieux ?

C’est certes un sport intergénérationnel, mais sans jugement. On joue tous ensemble dans la bonne humeur, et c’est un sport super complet :

• Endurance : Ça ne paraît pas, mais on joue pendant de nombreuses heures, on court pour tirer, on marche beaucoup.
  • Précision : C’est un sport qui demande beaucoup de précision pour viser juste et placer sa boule exactement là où on le souhaite.
  • Réflexion : Il faut anticiper les actions de l’équipe adverse afin de placer sa boule au bon endroit pour prendre l’avantage. Parfois, on adopte des stratégies pour contraindre l’adversaire à jouer un coup qu’il n’avait pas prévu.
  • Coopération : La cohésion d’équipe commence sur le terrain. En jouant à plusieurs, il faut penser stratégie, comprendre et anticiper les mouvements de l’adversaire. Réfléchir et discuter ensemble avant de jouer. Mais la coopération se vit aussi hors du terrain : il y a beaucoup de moments conviviaux dans l’année, et c’est essentiel.

Remerciements

Nous remercions évidemment nos clubs respectifs, le secteur des Monts du Matin, le CBD (Comité Bouliste de la Drôme), et nos sponsors, qui nous soutiennent fidèlement depuis des années.

Propos recueillis par Emilie Grimal, chargée de communication